Les locataires du 166/172 quai de Jemmapes dont les appartements devaient être vendus à la découpe par BNP Paribas sont soulagés. Ils ont été accueillis à la mairie le 25 novembre par Dante Bassino, adjoint au logement du 10e, Ian Brossat, adjoint au logement parisien, et Rémi Féraud, Maire du 10e arrondissement, pour leur confirmer que leur appartement ne sera pas vendu au plus offrant.
La Mairie de Paris va exercer son droit de préemption sur les 47 appartements concernés, permettant à ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu acheter leur logement de pouvoir continuer à y vivre. Les loyers seront de type PLS (13€ par m²) pour toutes celles et ceux qui respectent le plafond de ressource.
C’est aujourd’hui l’aboutissement d’une longue bataille commencée début 2012 quand le groupe Gecina, gros opérateur immobilier, propriétaire de plusieurs milliers de logements a décidé de vendre l’immeuble du 166/172 quai de Jemmapes (139 logements).
Les élus communistes s’étaient alors prononcés pour la préemption de l’ensemble de l’immeuble. La ville avait alors refusé, arguant du coût élevé de l’opération, et c’est une filiale de BNP Paribas qui avait acquis l’immeuble.
Malgré l’opposition des locataires, le nouveau propriétaire avait lancé le processus de mise en vente à la découpe. Il n’avait pas hésité à exercer de nombreuses pressions pour contraindre les locataires à partir afin de vendre leur appartement au prix fort. Les élus communistes sont intervenus de nouveau et ont fait adopter en décembre 2013 un vœu demandant que le Conseil de Paris s’engage à entreprendre une négociation avec BNP Paribas en vue d’un achat groupé des logements occupés.
La solidarité entre les locataires qui se sont regroupés au sein d’un comité, pour connaître et faire respecter leurs droits, a également été décisive. Elle a retardé les opérations de vente à la découpe et les interventions du comité auprès du Conseil d’arrondissement et du Conseil de Paris ont permis d’aboutir à la seule solution de protection des locataires, à savoir la préemption des appartements par la ville. Une fois de plus, la lutte collective a payé.
Ancien adjoint au maire, en charge du logement. (2014-2020)