Conformément aux orientations fixées par le gouvernement, la direction de l’AP-HP envisage le regroupement de ses 37 hôpitaux en 12 groupes hospitaliers et la suppression de 3 000 à 4 000 postes. Un projet uniquement motivé par des considérations comptables et aucunement animé d’une visée d’amélioration de la qualité des soins ni d’un objectif d’accès à la santé pour tous.
La mobilisation de l’ensemble des personnels ces dernières semaines a contraint la direction générale à suspendre la mise en œuvre du plan stratégique projeté pour 2010-2014.
De son côté, la majorité du conseil de Paris a décidé de constituer un groupe de travail pluraliste, chargé d’auditionner tous les acteurs de l’AP-HP et d’organiser en mai un débat au Conseil de Paris.
Notre arrondissement est directement concerné par ce projet de restructuration qui prévoit la création d’un groupe hospitalier « Saint Louis-Lariboisière-Fernand Widal ». Dans cet ensemble, les activités de l’Hôpital Fernand Widal, voire son existence, sont menacées. Pourtant, cet établissement comprend :
- Une « unité de soins longue durée » (150 lits) pour des patients âgés, en situation de dépendance, souvent de conditions modestes, souvent résidents du 10ème
- 104 lits de SSR (soins de suite et de rééducation) et MPR (médecine physique et réadaptation).
- Le centre Murger où sont suivis près de 1000 patients, usagers de drogues. Ce centre délivre des produits de substitution. Il prend en charge désormais des patients atteints de toutes les addictions (jeux, alcool, etc.)
- Le centre anti poison, avec une réponse téléphonique 24 H sur 24 : une spécificité de réputation internationale sur les « toxiques ».
- Le centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) avec près de 6000 visites de dépistage du V.I.H. par an.
Concernant l’unité de soins longue durée, le projet de l’AP-HP est de la transférer à l’hôpital Rothschild (12ème). Cela risque de se traduire par une diminution du nombre de lits, compte tenu de la volonté de l’AP-HP de faire disparaitre la gériatrie de ses missions, au profit du privé, au prétexte que ces patients âgés dépendent du social et non du médical.
Le maintien à Fernand Widal des autres activités cliniques est également remis en cause, mais aucune relocalisation n’est validée à ce jour. On peut craindre cependant qu’à cette occasion la direction de l’AP-HP n’en profite pour réduire ou mettre un terme aux activités dites « non rentables ».
De tels projets constituent une menace pour notre service public de santé. C’est pourquoi, la mobilisation des usagers et en particulier des parisiens du 10ème est urgente.