Inoccupée depuis plus de 20 ans, la Scala, salle de spectacle implantée au 13 bd de Strasbourg, a été reprise par la Compagnie des Petites Heures, dirigée par Frédéric Biessy et proposera des activités culturelles, dès que sa réhabilitation sera terminée. Une bonne nouvelle après des années d’incertitudes.
Construite en 1874, cette salle a une histoire prodigieuse. Elle fut longtemps l’une des plus grandes salles de café-concert et de music-hall où se sont produits des artistes comme Mistinguett, Aristide Bruant ou Mayol. En 1935, elle est transformée en une luxueuse salle de cinéma de 1 000 places. En 1977, elle est restructurée en 5 salles projetant des films pornographiques, mais cesse toute activité en 1999.
La Scala est mise en vente et acquise à la fin 1999 par la secte « L’Eglise universelle de Dieu ». Une secte déjà implantée depuis 1993 dans le 10e, rue du fg Saint Martin, où elle est toujours présente. La ville de Paris, dirigée alors par Jean Tibéri, avait la possibilité de préempter cette salle, mais ne l’a pas fait et n’a pas informé la mairie du 10e de cette acquisition.
Alerté par le lancement de travaux entrepris en janvier 2000 sans permis de construire, le Maire du 10e apprend alors le contenu de la transaction opérée discrètement en faveur de la secte. Les élus de la majorité de gauche, dont Alain Lhostis et Jean-Pierre Leroux, décident d’organiser en février et mars 2000 des rassemblements de protestation devant la Scala et demandent à la ville de refuser le permis de construire. Suite à un premier refus, différents projets seront déposés par la secte, mais tous seront refusés par la municipalité parisienne qui, entretemps, est passée à gauche.
Se voyant dans l’impossibilité de concrétiser son projet, la secte a renoncé et mis en vente les locaux. Suite au rachat par des fonds privés, la Cie des Petites Heures vient de déposer un permis de construire pour lancer la réhablitation de la salle. Lors du Conseil d’arrondissement du 20 juin 2016, il a été décidé de mettre à sa disposition un local de 68 m², propriété de la ville, moyennant une redevance d’occupation, afin de démarrer les travaux de rénovation. Enfin une issue dont se réjouissent les élus communistes et qui contribue à la préservation du patrimoine culturel de l’arrondissement.