Le lundi 26 octobre, un rassemblement s’est tenu dans le 10e pour protester contre les expulsions qui se sont multipliées ces derniers mois à Paris. Plusieurs de ces expulsions concernent des familles pourtant reconnues « prioritaires DALO », alors que la loi DALO adoptée en 2007 oblige l’Etat à reloger ces locataires et même contraint l’Etat à verser une astreinte si le relogement n’est pas assuré au-delà d’un certain délai.
Dans un communiqué du 17 octobre, Dante Bassino, adjoint communiste au maire du 10ème, en charge du logement, demandait que cessent immédiatement les expulsions spéculatives et toute expulsion sans proposition de relogement, en particulier celles reconnues « prioritaires DALO". Il rappelait que la ville de Paris avait adopté en juillet 2015 un vœu demandant au Préfet de police de ne pas donner le concours de la force publique pour les locataires dont l’expulsion a été prononcée en violation de la loi ALUR.
Mais le Préfet de police Michel CADOT persiste à passer outre la loi. Certes il reconnaît que les « circulaires en date du 26 octobre 2012 et du 6 février 2015 [demandent] aux Préfets de mettre en œuvre le relogement effectif des ménages reconnus éligibles au DALO avant que ne soit délivré le concours de la force publique ». Mais arguant de « problèmes d’application » et de « circonstances particulières », il persiste à justifier la mise en œuvre des expulsions et menace même d’accélérer les expulsions de ménages prioritaires DALO à partir du printemps 2016.
En choisissant lui-même des critères autorisant à supprimer la protection des familles contre les expulsions, le Préfet de Police piétine les décisions de l’État.
Présents au rassemblement, Ian Brossat, adjoint communiste à la Maire de Paris et Didier Le Reste, conseiller de Paris, ont renouvelé leur soutien aux familles et dénoncé la situation aberrante, à savoir que l’Etat reconnaisse le DALO d’une famille et puisse ensuite expulser cette même famille.